Les six groupes français ont dégagé 23,5 milliards d’euros de bénéfices grâce à leur diversification. En 2017, ils accélèrent encore leur digitalisation.

Le début d'année 2016 chahuté sur les marchés , les vagues de renégociation de crédits immobiliers provoquées par la faiblesse des taux d'intérêt ou encore le vote en faveur du Brexit n'auront pas eu raison de la santé des banques françaises. En 2016, leurs profits cumulés ont encore surpassé les résultats 2015, déjà revenus au niveau d'avant crise. Globalement, les six premiers groupes français ont généré un total de 23,5 milliards d'euros de bénéfices nets l'an passé, soit 660 millions de plus qu'en 2014.




Une performance éclatante face aux pertes de leurs concurrents européens Deutsche Bank , UniCredit ou RBS - encore aux prises avec de lourdes restructurations ou litiges hérités de la crise financière. Mais les champions français restent bien loin des résultats dégagés par les banques américaines : à elle seule, JP Morgan affiche un bénéfice net de 27,8 milliards de dollars en 2016 .

« Les banques françaises n'ont pas de boulevards de croissance devant elles, si ce n'est sur des métiers spécialisés, et depuis la crise elles font particulièrement attention à leurs coûts . Mais grâce à leurs modèles de revenus diversifiés elles parviennent à obtenir des résultats résilients et des niveaux de rentabilité de 7 à 8 % », rappelle Romain Burnand, gérant chez Moneta.

Une inconnue, le volet réglementaire

De fait, en 2016, outre le bond de leurs revenus de banques de financement et d'investissement au second semestre, les banques françaises ont profité de la dynamique de leurs revenus d'assurance, de location de véhicules longue durée ou encore de gestion d'actifs. Et logiquement, dans un contexte de taux d'intérêt très bas, les acteurs les plus concentrés sur la banque de détail (la filiale de Crédit Agricole, LCL, ou La Banque Postale ) ont éprouvé davantage de difficultés à compenser la baisse de leurs revenus d'intérêts.
De ce point de vue 2017 s'engage mieux que 2016 : « Clairement, nous avons atteint un point d'inflexion dans la politique monétaire avec la remontée des taux longs fin 2016. Plus sensibles à la pente des taux du fait de la structure du marché de l'épargne et du crédit immobilier, les banques françaises devraient en profiter », estime Jérôme Legras, directeur de la recherche chez Axiom AI.

Reste que de nombreux chantiers de digitalisation et d'automatisation des métiers de banque de détail ont été lancés à l'occasion de la publication des comptes annuels, chez BPCE et BNP Paribas notamment. De leur succès dépendra la capacité des banques françaises à conserver leurs parts de marché, tout en serrant leurs coûts. Signe que les deux démarches sont étroitement liées, la robotisation des processus permettrait de diviser par neuf les coûts des banques, selon une étude de Deloitte.
L'autre grande inconnue de l'année 2017 concerne le volet réglementaire. Au point mort depuis le début de l'année, les négociations sur le parachèvement de la réforme Bâle III - rebaptisée « Bâle IV » par les banques opposées à ce chantier - pourraient amener les établissements à une nouvelle fois renforcer leurs fonds propres. Surtout, après le Brexit et l'élection de Donald Trump, le protectionnisme a fait une entrée en force dans la réglementation, ce qui pose question pour la compétitivité des banques européennes. Des questions qui se sont certainement invitées au menu de la rencontre prévue ce mardi entre le ministre de l'Economie, Michel Sapin, et le président de la Fédération bancaire française, Philippe Brassac.
Sharon Wajsbrot, Les Echos
Notre avis:

depuis des dizaines d'année, les dirigeants des banques crient au loup ( Banques = sidérurugie de demain )
sans oublier de se servir copieusement, en terme de rémunérations.
Par contre, leurs craintes sont perpétuellement des arguments, pour bloquer les salaires ou revenir sur les quelques avantages qui nous restaient.

Rappel: 
  • à BPCE SA, toujours pas de fin de NAO.
  • Il n'y a que nous, qui nous parlons de ça !