5 juin 2015

CFTC BPCE Sa, Droit :Un ex-salarié de Sephora obtient réparation pour travail de nuit illicite



Les prud'hommes de Paris condamnent le parfumeur pour avoir fait travailler un vendeur après 21 heures sur les Champs-Elysées. Symbolique, en plein examen du projet de loi Macron, qui doit faciliter le travail en soirée.
par Anne Fairise  28/05/2015  Liaisons Sociales Magazine


De l’aveu même de son avocat, il était « l’un des rares salariés à dénoncer » le travail nocturne au magasin Sephora des Champs-Elysées. Une enseigne ouverte, jusqu’en septembre 2013, jusqu'à minuit en semaine, et jusqu’à 1h00 du matin le week-end. Mais cet ancien conseiller de vente pourrait bien faire des émules parmi ses anciens collègues, après sa victoire devant le conseil des prud’hommes (CPH) de Paris.
L’ex-salarié du parfumeur (groupe LVMH) contestait, à l'origine, son licenciement pour faute grave, en septembre 2012. Mais il avait joint à la procédure des demandes annexes, portant notamment sur l'obtention de dommages et intérêts pour travail de nuit illicite. Le tout avec le soutien des syndicats CGT, FO, SUD et Unsa du commerce parisien.
Indemnités de principe
Le plaignant a obtenu gain de cause, ce mercredi 27 mai. Pour son licenciement, déclaré abusif, Sephora est condamné à lui verser 3000 euros de dommages et intérêts. Mais aussi 1000 euros pour non-respect de la législation sur le travail de nuit. Une petite victoire : la réparation s'avère dix fois inférieure à ce que le salarié demandait.
L'intéressé revendiquait en effet le même niveau d’indemnisation que certains de ses anciens collègues, qui travaillaient après 21 heures. Il y a dix-huit mois, ceux-ci avaient reçu 10000 euros de la part de l'entreprise. Une conséquence de l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui, en septembre 2013 avait obligé l'enseigne à fermer son magasin amiral des Champs-Elysées en soirée. « Sephora avait alors spontanément indemnisé un certain nombre de salariés », rappelle un proche du dossier.
Contentieux limité
« Mille euros de dommages et intérêts, c’est peu, reconnaît Laurent Degousée (SUD), qui représentait le salarié devant le CPH de Paris. Mais c’est une condamnation pour le principe. Et le plaignant n’avait que deux ans d’ancienneté. D'autres salariés peuvent prétendre à beaucoup plus puisque le magasin des Champs-Elysées a commencé à ouvrir en soirée dès 1998 ».

Le parfumeur n'en a donc probablement pas fini avec les contentieux pour travail nocturne illégal. Mais ce dossier ne devrait plus, à l'avenir, empoisonner son existence. Symbolique, ce jugement intervient à quelques jours de l’examen, en commission mixte paritaire, du projet de loi Macron. Un texte qui devrait élargir les dérogations au travail dominical et en soirée.

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