30 juin 2015

CFTC BPCE Sa Infos: François Pérol s’accroche à sa ligne de défense


29/06 | 19:41 | Par Valerie De SENNEVILLElesechos.fr

Au quatrième jour d’audience, le tribunal cherche toujours à connaître le degré d’influence de l’ancien conseiller de l’Elysée dans la création de la BPCE. Mais le président de l’audience a de plus en plus de mal à suivre sans barguigner la ligne de défense de l’ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée.

Coriace mais calme, « non, non, je ne pense pas M. Le Président ». François Pérol s’accroche coûte que coûte à la ligne de défense qu’il s’est choisi depuis le début de l’audience : il n’a pris aucune décision, n’a été ni l’instrument ni le maître d’œuvre de la fusion des Caisses d’Epargne et de Banque Populaire et, de son point de vue, il n’y avait aucun problème déontologique à sa nomination à la tête du futur ensemble. Mais au quatrième jour d’audience, le président Peimane Ghaleh-Marzban semble avoir de plus en plus de mal à croire à ce scénario.
L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy est jugé en correctionnelle pour « prise illégale d’intérêts » pour avoir accepté en février 2009 de prendre la tête du nouveau groupe BPCE né de la fusion des Caisses d’Épargne et des Banques Populaires, alors qu’il avait suivi le dossier de la fusion à l’Elysée. Mais François Pérol répète comme une antienne qu’ « ils (le Trésor, la banque de France Ndlr) pensent que …. il fallait fusionner, qu’une aide serait apportée à l’ensemble fusionné, il va falloir un dirigeant et l’annonce devra en être faite le 26 février ». Comme pour mieux signifier que ces éléments qui sont au cœur du débat n’étaient pas entre ses mains.
Les arguments ont cependant commencé à vaciller lors de l’audition jeudi dernier de Claude Guéant . L’ex-secrétaire général de l’Elysée avait créé la surprise en affirmant que c’était Nicolas Sarkozy lui-même qui avait proposé le nom de François Pérol à la tête du futur groupe bancaire, ajoutant que l’ancien président suivait avec intérêt ce dossier qui « ne le laissait pas indifférent ». D’ailleurs le président ne manque pas de le rappeler : « M. Guéant nous a clairement dit que le président de la République s’était emparé du dossier (de la création de la BPCE Ndlr), il ne serait pas choquant que son plus proche collaborateur s’en empare aussi ».
Poing contre la joue, sourcils froncés, Peimane Ghaleh-Marzban ressemble à un matou observant la souris qu’il va croquer. Il regarde François Pérol un léger sourire aux lèvres et écoute les réponses de l’ancien conseiller qui s’enfonce inexorablement dans son axe de défense. Et le président reprend « mais enfin M. Pérol, expliquez-moi. Vous avez dit que la Présidence de la République n’était pas porteuse de décision. Dans le même temps vous nous avez expliqué que la présidence de la République pouvait s’emparer du sujet par un pouvoir d’évocation et M. Guéant a totalement assumé cette perception. Convenez qu’il y a deux visages de l’Elysée : celui vecteur de communication de décision prise par d’autres, et parallèlement celui d’une présidence active ».

« Une forme d’assurance »

Mais François Pérol ne dévie pas : il n’est pour rien dans tout ça et surtout pas dans sa nomination. Le président reprend donc l’offensive. Le 21 février, messieurs Comolet et Dupont sont convoqués à l’Elysée. Le président de la République est là. Il va proposer François Pérol pour prendre la tête du futur ensemble. « La réunion a été souhaitée par le président de la République après que je lui ai dit que j’étais d’accord pour présenter ma candidature à la présidence du groupe. Le président était un peu agacé que sept mois après l’annonce de la fusion ils (les dirigeants de l’époque Ndlr) ne pouvaient toujours pas se mettre d’accord sur un nom », explique François Pérol qui insiste sur le fait que cette réunion ne devait que « proposer » sa candidature
« Vous pensez vraiment que quand on leur dit : « Je pense qu’il faut François Pérol, je ne souhaite pas le voir partir, mais c’est quand même le meilleur, vous pensez vraiment qu’ils avaient une marge de manœuvre », insiste le président.
Jeu du chat et de la souris permanent entre le prévenu et le président de l’audience qui s’avance maintenant vers un morceau de choix : la non saisine de la commission de déontologie à propos de sa nomination à la tête du groupe bancaire BPCE.
« Je pensais que cela ne posait pas de problème déontologique » se défend François Pérol. Interrogé par le président Peimane Ghaleh-Marzban sur les circonstances dans lesquelles Nicolas Sarkozy lui a fait cette proposition, François Pérol a situé l’entretien au 18 février dans le bureau présidentiel à l’Elysée, où il était venu faire le point sur l’avancement du projet de fusion en cours.
« Pourquoi alors dites-moi Claude Guéant appelle, la veille de la réunion du 21 février la commission de déontologie si vous pensiez que vous n’aviez pas à l’appeler », s’interroge le président. « C’était une forme d’assurance, un confort », admet François Pérol « mais j’ai toujours pensé que je ne rentrais pas dans les dispositions de la saisine obligatoire de la commission déontologie ou du code pénal ».
« Pourquoi alors téléphoner à M. Fouquet (le président de la commission de déontologie de l’époque) pourquoi autant de pression sur lui ensuite pour qu’il fasse une note ? », s’interroge la représentante du ministère public Ulrika Weiss. « Mais enfin c’est le président de la commission de déontologie qui suggère cette lettre à Claude Guéant », s’agace François Pérol qui a « pensé que la polémique était politique ».

CFTC BPCE Sa Infos: L Mauduit ( Médiapart) :Mon témoignage au procès Pérol

.CITÉ COMME TÉMOIN PAR LE SYNDICAT CGT DES CAISSES D’ÉPARGNE, QUI EST AVEC SUD, L’UNE DES PARTIES CIVILES À L’ORIGINE DE LA PROCÉDURE QUI A CONDUIT AU RENVOI DE FRANÇOIS PÉROL, PATRON DE BPCE, DEVANT LA 32ÈME CHAMBRE CORRECTIONNELLE DU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS POUR Y ÊTRE JUGÉ DES CHEFS DE PRISE ILLÉGALE D’INTÉRÊT, J’AI ÉTÉ APPELÉ À LA BARRE JEUDI 25 JUIN EN DÉBUT D’APRÈS-MIDI. VOICI CE QUE J’Y AI DIT ET LES RÉVÉLATIONS QUE J’Y AI FAITES
Dans un précédent billet de blog, j’ai récemment expliqué les raisons pour lesquelles j’ai accepté de témoigner (Lire Pourquoi je témoignerai au procès Pérol). Estimant que j’étais comptable de ce que je dirai devant mes lecteurs et que je devrai rendre compte de mes propos, j’ai donc soigneusement préparé mon témoignage. Et j’en ai préparé une trame écrite, souhaitant, dans un souci de transparence, pouvoir la publier peu de temps après avoir été appelé à la barre. Cette trame que l’on peut lire ci-dessous n’est donc pas le verbatim exact de ce que j’ai dit, en me détachant de mes notes. Elle ne prend pas plus en compte les interpellations auxquelles j’ai pu être soumis de la part du président du tribunal, des avocats des parties civiles ou de ceux de la défense et les réponses que j’ai apportées. Mais elle permettra aux lecteurs de connaître le sens général de mon témoignage. Voici donc la trame de mon témoignage, telle que je l’ai préparée avant de venir à la barre.
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Pour Le Monde d’abord jusqu’en 2006, et ensuite pour Mediapart, voilà plus de quinze ans que je chronique l’actualité des Caisses d’épargne, puis de leur fusion avec les Banques populaires qui ont donné naissance à BPCE, et enfin celle de l’affaire Pérol. A ce titre, dans mon activité de journaliste, j’ai révélé beaucoup de faits importants, d’intérêt public, qui ont émaillé cette très longue histoire. Du viol en 2006 par les Caisses d’épargne du pacte d’actionnaire qui les liait à la Caisse des dépôts et consignations jusqu’au départ de François Pérol pour prendre la tête de la banque, en passant par les considérables honoraires perçus par lui lors de la création de Natixis, j’ai tenu tout au long de ces années la chronique méticuleuse de l’histoire tumultueuse de cette banque.
Si j’avais à résumer cette histoire – et sans doute est-ce utile pour bien comprendre les ressorts de cette affaire Pérol en même temps que ses enjeux démocratiques- je ferais d’abord ce constat : cela a été l’histoire d’une lente privatisation de cette banque, l’histoire d’une privatisation qui ne s’est pas affichée comme telle et qui a trouvé son épilogue par la prise de pouvoir au sein de cette banque de l’un des acteurs de cette privatisation. En l’occurrence la prise de pouvoir par François Pérol lui-même.
Pour bien comprendre les enjeux de cette affaire Pérol, il faut donc avoir à l’esprit les grandes étapes de cette privatisation dont je parle.
Si je parle de privatisation, c’est qu’à l’origine, il y a dans le paysage financier public deux institutions, la Caisse des dépôts et les Caisses d’épargne, qui font cause commune – à partir de 2002, la première devient même l’actionnaire de référence des secondes- et qui assument conjointement deux missions majeures d’intérêt général : distribuant le Livret A, les Caisses d’épargne assument une première mission d’intérêt général, la rémunération de l’épargne populaire ; centralisant l’argent ainsi collecté, la Caisse des dépôts assume, elle, une seconde mission d’intérêt général, le financement du logement social.
Ces deux institutions jouent donc un rôle majeur dans le système d’économie sociale à la Française. L’une est une institution financière publique ; la seconde est d’origine mutualiste. Mais à elle deux, elles font contrepoids au secteur bancaire privé, et sont les piliers d’un monde financier où les logiques de solidarité comptent encore.
Dans cette longue histoire, dont l’affaire Pérol est l’épilogue, ce sont donc ces logiques  de solidarité qui vont progressivement être remises en cause, au profit des logiques spéculatives, propres aux banques privées. Les acteurs de cette histoire ne s’en cachent d’ailleurs pas eux-mêmes, puisque l’avocat des Caisses d’épargne, Me François Sureau raconte dans un mail, versé dans le dossier d’instruction, que François Pérol lui a confié en 2007 être partisan d’une « démutualisation » des Caisses d’épargne.
Démutualisation, banalisation, privatisation… Quelque soit le terme qui apparaisse le plus approprié, cela résume bien en tout cas l’histoire qu’ont connue les Caisses d’épargne. Une histoire, pour la rendre plus intelligible, que l’on peut découper en trois principaux épisodes.
Le premier épisode va de 2002 à 2004
Ce premier épisode est important, parce qu’il est marqué par un fait majeur pour notre histoire : le président des Caisses d’épargne de l’époque, Charles Milhaud engage une bataille acharnée pour essayer d’arracher à la Caisse des dépôts la banque Ixis, que les deux établissements ont créé ensemble.
Quand Francis Meyer (décédé depuis, fin 2006) devient directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) en décembre 2002, il se trouve donc confronté à une situation d'extrême tension avec Charles Milhaud, le patron de la Caisse nationale des caisses d'épargne (CNCE), qui veut prendre le contrôle de la structure commune. Pour trouver une porte de sortie, Francis Meyer accepte donc d'abandonner le contrôle d'Ixis et en contrepartie la CDC devient l'actionnaire stratégique des Caisses d'épargne à hauteur de 35% et négocie un pacte d'actionnaires qui lui donne un fort droit de regard sur les grandes décisions.
C’est en quelque sorte le début de la privatisation dont je parle : Ixis, qui était un bien public, quitte le giron de la Caisse des dépôts, mais à l’époque, personne n’y prend vraiment garde, parce que la CDC devient l’actionnaire de référence des Caisses d’épargne. En quelque sorte, c’est un début de privatisation, mais la Caisse des dépôts continue de jouer un rôle clef.
Or, par qui sont supervisés dès cette époque, au ministère des finances, ces dossiers de la Caisse des dépôts et des Caisses d’épargne. Par François Pérol - nous y voilà !- : d’abord en qualité de directeur adjoint de cabinet de Francis Mer, puis d’avril à novembre 2004, en qualité de directeur adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy, qui est ministre des finances pendant un peu moins de neuf mois.
C’est donc un premier constat qu’il faut retenir : François Pérol s’occupe très tôt du dossier des Caisses d’épargne et de celui d’Ixis.
Soit dit en passant, François Pérol n’est pas le seul, à cette même époque, dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, à s’intéresser aux Caisses d’épargne. A la même époque, la banque est sujette de moquerie perpétuelle, en interne comme à l’extérieur, parce qu’elle embauche à tour de bras des proches de Nicolas Sarkozy : son très proche conseiller Thierry Gaubert ; son ancien bras droit au budget Didier Banquy ; Valérie Hortefeux, l’épouse de Brice Hortefeux ; Pierre-Mathieu Duhamel, etc…
Ces recrutement font tellement jaser que les Caisses d’épargne sont à cette époque vite connues sous un sobriquet, celui de « Sarkoland ».
Il n'y a d'ailleurs pas que des embauches de proches de Nicolas Sarkozy. A la même époque, les plus proches conseillers du patron de banque, Charles Milhaud, font aussi partie du même clan. Il y a ainsi le conseiller occulte de Nicolas Sarkozy et éminence grise du capitalisme parisien, Alain Minc, par ailleurs président du conseil de surveillance du Monde, qui devient à cette époque secrètement le conseil rémunéré de Charles Milhaud - ce qui ne l'empêche pas de demander au même Charles Milhaud d'apporter de l'argent au Monde pour le renflouer. Il y a aussi un autre proche de Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Messier, le patron déchu de Vivendi Universal, qui assume des missions, très chèrement rémunérées, pour le compte du patron des Caisses d'épargne. Membre du même clan d'affaires, il y a encore un avocat, Me François Sureau, un vieux compagnon d'armes d'Alain Minc, qui officie aussi comme conseil des Caisses d'épargne. Lequel François Sureau est aussi un proche de François Pérol. Bref, il y a tout un clan d'affaires qui s'intéresse de près ou de loin aux Caisses d'épargne. Un clan d'affaires qui, en politique, a Nicolas Sarkozy pour champion.
La deuxième étape va de 2005 à 2007
Dans notre histoire, cette seconde étape est très importante parce que d’un seul coup, tout s’accélère : la privatisation (ou la banalisation, appelons-la comme on veut) va faire un nouveau pas, beaucoup plus spectaculaire que le précédent.
En mars 2006, je révèle en effet que les Caisses d’épargne sont en train de violer le pacte d’actionnaires qui les lie à la Caisse des dépôts. Au terme de ce pacte, la banque est en effet dans l’obligation de soumettre à leur actionnaire de référence, pour approbation, tout projet stratégique qui engage leur avenir. Or, à l’époque, nul ne se doute que les Caisses d’épargne nourrissent un projet secret, à l’insu de leur actionnaire public, car le projet stratégique est connu : il vise à introduire partiellement en Bourse la holding de tête des Caisses d’épargne, la CNCE.
Et pourtant, les Caisses d’épargne jouent double jeu. Elles laissent croire à la Caisse des dépôts qu’elles travaillent à une cotation prochaine. Mais en secret, elles travaillent à un projet secret avec les Banques populaires, visant à créer avec elle une banque d’investissement, Natixis, et donc à violer leur pacte d’actionnaire. En somme, c’est la seconde étape de la privatisation : c’est le désarrimage d’avec la Caisse des dépôts qui s'engage ; c’est le changement de logique. Finies les logiques solidaires ! Les Caisses d’épargne rêvent de s’encanailler sur les marchés américains...
Or, François Pérol joue un rôle majeur dans cette histoire, puisqu’il quitte le ministère des finances en décembre 2004, devient associé gérant de la banque Rothschild et, en cette qualité, devient le banquier conseil des Banques populaires pour la création de Natixis.
Cette intervention de François Pérol comme banquier conseil des Banques populaires pose en réalité plusieurs problèmes.
D’abord un problème éthique ou un problème de conflit d’intérêt. Et pour une raison qui n’a jamais été dite à l’époque, mais qui est très importante et sur laquelle je peux apporter des révélations : c’est que la banque Rothschild était en fait la banque conseil de la Caisse des dépôts en vue de la cotation des Caisses d’épargne. En clair, Rothschild conseille la Caisse des dépôts et encaisse des rémunérations versées par elle, mais dans le même temps la banque trahit son client public et conseille aussi en secret les Banques populaires, qui sont dans le camp d’en face et préparent un mauvais coup contre... la Caisse des dépôts. Et ce travail secret, c’est François Pérol qui s’en acquitte.
Et de ce que je dis, je détiens une preuve formelle. Car après que j’eus révélé à l’époque dans Le Monde le viol du pacte d’actionnaires par les Caisses d’épargne, le patron de la Caisse des dépôts, Francis Mayer, qui était gravement malade, m’a fait ses confidences. Il m’a dit sa colère contre la banque Rothschild et m’a remis à l’époque les échanges de correspondance qu’il avait eu avec le patron de la banque, David de Rothschild, en me demandant de ne pas les publier sur le champ.
Recherchant dans mes archives, j’ai retrouvé deux lettres de David de Rothschild, qui présente des excuses embarrassées au patron de la Caisse des dépôts, qui vient de découvrir que la banque avait manqué de loyauté à son égard et avait peut-être même commis un abus de confiance.
Voici ces deux lettres, qui jusqu’à ce jour n’avaient jamais été rendues publiques. (voir sur le blog de LM)
David de Rothschild: lettre du 13 mars 2006 by Laurent MAUDUIT
David de Rothschild: lette du 24 mars 2006 by Laurent MAUDUIT
Dans ces courriers, l’un en date du 13 mars 2006, l’autre du 24 mars, David de Rothschild admet donc implicitement que la banque a trahi son client public et qu’elle s’est mise au service de son adversaire. Et en creux, on comprend très bien le reproche majeur que Francis Mayer a adressé à son banquier puisque ce dernier dit que « l’accusation de déloyauté » qui lui est adressée lui est très pénible.
L’accusation de « déloyauté », c’est donc à David de Rothschild qu’elle est adressée, mais implicitement c’est François Pérol qu’elle vise, puisque c’est lui – et un autre associé gérant, François Henrot - qui sont passés en cachette au services des Banques populaires.
Et du même coup, cette duperie organisée par la Banque Rothschild permet aussi de mieux comprendre l’autre problème que soulève le cheminement professionnel de François Pérol. Car le 22 décembre 2004, la Commission de déontologie de la fonction publique avait rendu un avis sur le départ de François Pérol vers la banque Rothschild. Elle l'avait autorisé à devenir associé gérant de la banque, mais à la condition de ne pas gérer dans les trois années suivantes (donc en 2005, 2006 et 2007) des dossiers qu'il avait eus à connaître à Bercy. Cet avis (numéro 04.A0826) figure à la page 108 du rapport pour 2004 de la commission de déontologie (document PDF que l'on peut télécharger ici) : « Un conseiller au cabinet du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, précédemment chef du bureau "endettement international et assurance crédit" à la direction du Trésor, peut exercer une activité d'associé gérant au sein d'un département d'une banque d'affaires sous réserve qu'il s'abstienne de traiter toute affaire dont il a eu à connaître dans ses fonctions à la direction du Trésor et au cabinet du ministre, ainsi que de conseiller la direction du Trésor. »
Or, malgré d’abord cette interdiction formelle, malgré les engagements de la banque Rothschild auprès de la Caisse des dépôts, on sait ce qu’il advient un an et demi après : François Pérol se met au service des Banques populaires et s’occupe donc de dossier dont il devrait se tenir à l’écart.
Dans l’une de mes enquêtes sur Mediapart, j’ai donc cherché à savoir quelle avait été la rémunération de François Pérol, pour cette mission auprès des Banques populaires. Et j’ai pu produire des chiffres très précis. La banque Rothschild a obtenu une rémunération comprise entre 25 et 30 millions d'euros. Or, dans les grandes banques d'affaires, l'usage veut que les associés gérants, en charge d'une opération, perçoivent le plus souvent un montant égal à environ 10% à 15% des montants perçus par leur établissement. Soit, dans le cas présent, 3 à 5 millions d'euros. CQFD: comme François Pérol était l'un des deux associés gérants de Rothschild, avec François Henrot, qui conduisaient l'opération, il a perçu près de la moitié de cette somme. D’où l’estimation que j’ai données : gain de 1,5 à 2 millions d’euros pour François Pérol.
La troisième étape commence en 2007.
C’est donc une nouvelle époque qui commence. De l’Elysée, en sa qualité de secrétaire général adjoint, François Pérol va continuer de superviser les Caisses d’épargne, et finir par en prendre le commandement.
Sur cette histoire, j’ai conduit aussi de très nombreuses enquêtes. Mais comme les faits sont maintenant bien connus, et que l’enquête judiciaire les a bien établis, je voudrais m’arrêter sur une question qui dans l’affaire Pérol revet une grande importance : est-il exact qu’un conseiller à la présidence de la République ne formule que des avis et que l’autorité publique est exercée ailleurs ?
Je voudrais dire que cette idée ne concorde pas du tout aux observations que j’ai pu faire durant ma carrière de journaliste. D’abord, dans notre système de monarchie républicaine, les conseillers élysées ont, de tout temps eu, un pouvoir considérable. Et ce ce qui est vrai en période ordinaire l’a plus encore été durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, où François Pérol s’est personnellement impliqué dans énormément de dossiers. Ou plus précisément, non pas dans les grands dossiers de politique économique et sociale, mais dans les dossiers financiers. Ex-banquier d’affaires, François Pérol l’est en quelque sorte resté, une fois à l’Elysée, donnant en permanence des instructions. Et de ce comportement, j’ai recueilli, tout au long de mes enquêtes de très nombreux témoignages. En voici juste quelques illustrations…
A preuve, l’affaire Tapie : il est maintenant établi que les premières instructions pour recourir à l’arbitrage – l’arbitrage qui s’est avéré être frauduleux, puisqu’il a depuis été annulé-, c’est à l’Elysée qu’elles ont été prises, à l’occasion de réunions autour de Claude Guéant et de François Pérol.
A preuve, l’affaire Eiffage-Sacyr. Alors qu’un conflit juridique opposait depuis près de deux ans le groupe français Eiffage à la firme espagnole Sacyr qui contrôlait 33,32% de son capital, le secrétaire général adjoint de l’Elysée, François Pérol s’est placé au cœur des tractations entre les deux sociétés. Et le lundi 31 mars 2008, c’est lui, selon des informations recueillies par Mediapart de plusieurs sources espagnoles, qui a finalisé un «deal » avec les dirigeants de sorte que leur participation leur soit rachetée par un groupe d’investisseurs comprenant la Caisse des dépôts et consignation (CDC), à un prix de 63 euros l’action, soit 3 euros de plus que celui du marché. Ce qui a fait grincer bien des dents à la Caisse des dépôts.
A preuve, la supervision de la CDC : détestant son directeur général, Augustin de Romanet, qui avait le tort d’avoir été nommé par Jacques Chirac, François Pérol est sans cesse intervenu dans les affaires de la Caisse. Ce dont toute la presse s’est fait l’écho.
A preuve, la fusion GDF-Suez. Face à ce projet qui conduisait à une accélération de la privatisation de l’ancien service public qu’était EDF, il y avait beaucoup d’autres pistes. Beaucoup en particulier préconisaient une fusion EDF-GDF : jusqu’au sein même de l’Elysée, cette solution, plus respectueuse du service public, avait des partisans, en la personne par exemple de Henri Guaino. Mais c’est François Pérol qui a imposé la solution GDF-Suez. Et le milliardaire belge, Albert Frère, qui était actionnaire de Suez et avait gros à gagner dans cette opération, ne s’en est pas caché, lachant ce témoignage recueillie par ma consoeur Martine Orange : « J’ai été voir Pérol, et cela s’est décidé en 20 minutes dans son bureau ».
A preuve encore, l’affaire Dexia. Tout le monde sait qu’au lendemain de l’effondrement de la banque Lehmann aux Etats-Unis, la ministre des finances, Christine Lagarde a joué les utilités, et que les grandes décisions ont été prise d’une part par le patron de BNP Paribas Michel Pébereau, d’autre part par François Pérol.
A preuve enfin, l’affaire Thales.  On sait en effet que le champion de l’électronique de défense a été offert à Serge Dassault, un proche de Nicolas Sarkozy, dans des conditions pour le moins stupéfiantes. Car il n’y avait aucune raison industrielle forte pour que ce groupe soit adossée à un autre. Et deuxio, si ce devait être tout de même le cas, il n’y avait aucune raison pour que ce soit Dassault qui l’emporte plutôt qu’un rival, Airbus, par exemple. Mais Airbus ne s’est pas mis sur les rangs, pour une raison que toute la presse a raconté : François Pérol a fait savoir au groupe qu’il y était opposé.
Du même coup, on comprend mieux ce qui s’est joué avec les Caisses d’épargne. François Pérol aurait-il seulement émis un avis pour éclairer le président de la République ou aurait-il lui-même pesé pour avancer la solution qui avait sa préférence ? Selon les témoignages que j’ai recueillis, il n’y a pas le moindre doute : il a joué un rôle majeur dans la décision de fusionner les Caisses d’épargne et les Banques populaires, pour donner naissance à BPCE.
Et c’est une fable de penser que s’il a pris la présidence des deux banques puis de BPCE, c’est par loyauté, parce que le président de la République le lui demandait. Selon les témoignages que j’ai pu recueillir, il a fait le forcing pour avoir le poste, et en particulier pour passer devant Stéphane Richard, à l’époque directeur de cabinet de la ministre des finances, qui rêvait d'être adoubé pour cette fonction par le président de la République.
Cette remarque me conduit à en faire une dernière. Car cette idée d’un François Pérol faisant don de sa personne pour aller sauver les Caisses d’épargne me semble aussi très contraire aux faits, tels que je les ai vécus et chroniqués.
Car en vérité, François Pérol n’a pas été un pompier qui est venu éteindre un incendie qui, parti des Etats-Unis en 2007, se serait ensuite propagé en France. En fait, il a bien plutôt été un pyromane. Car si les Caisses d’épargne et les Banques populaires trébuchent en 2008, c’est d’abord à cause de la folle déréglementation financière qu’a constituée Natixis en 2006 et dont François Pérol, on l’a vu, a été l’un des artisans.
Et si on s’attarde sur la genèse de la crise des Caisses d’épargne, il y a un constat qui saute aux yeux : elle prend forme bien avant. Au Monde d’abord, à Mediapart ensuite, j’ai révélé de très nombreuses rapports, notamment de la Commission bancaire, le gendarme des banques, qui établissaient très clairement que les Caisses d’épargne avaient une gouvernance folle et qu’elle allait tout droit vers une catastrophe. Il y a par exemple un rapport de la Commission bancaire de 2005, donc bien avant le déclenchement de la crise financière, qui sonne le tocsin, en particulier à cause de la spéculation pour compte propre à laquelle se livre la banque. Et encore en janvier 2008, le Directeur des risques des Caisses d’épargne dit dans des mails internes que la banque va vers un crash, si on ne ferme pas d’urgence ce compte où la banque spécule pour son propre compte. En janvier 2008... c’est à dire dix mois avant que la banque ne finisse par perdre 750 millions d’euros du fait de ses spéculations hasardeuses sur les marchés financiers dont on rendra ensuite très injustement responsable un jeune trader.
Mais comme le président de la banque, Charles Milhaud, est un protégé de l’Elysée, il ne se passe rien. Les alertes de la Commission bancaire ne sont pas prises en compte. Pas plus que celles du Directeur des risques, qui sera même finalement licencié.
Pour toutes ces raisons, il est bien difficile de voir en François Pérol le sauveur des Caisses d’épargne. La vérité, me semble-t-il, c’est à l'opposé qu’il a très fortement œuvré d’abord à leur privatisation, ensuite à la déréglementation financière qui a causé leur perte, puis pour finir qu’il en a pris le commandement.

29 juin 2015

CFTC BPCE Sa Infos: Conséquences du procès de F Perol, Bataille pour le poste de François Pérol

Le procès du président de BPCE, François Pérol, continue lundi et s’achève jeudi. Et après? Il faudra lui trouver un remplaçant.

L'avenir de François Pérol s'assombrit. L'ex-secrétaire général adjoint de l'Élysée est jugé jusqu'à jeudi pour "prise illégale d'intérêts". En question, les conditions de sa nomination au moment du mariage entre les Banques populaires et les Caisses d'épargne, devenues BPCE qu'il dirige depuis 2009. La première semaine du procès s'est terminée sur une mauvaise note. L'ancien secrétaire général, Claude Guéant, a affirmé aux juges que Nicolas Sarkozy "avait demandé à François Pérol" de prendre la tête de la future banque. Contredisant sa défense, qui s'évertue à prouver qu'il n'avait fait qu'informer le président de la République.

Le DG de la Bred serait prêt

Chez BPCE, on s'attend à une condamnation et on anticipe une succession. "Même s'il fait appel, les actionnaires le sortiront, explique le président d'une caisse locale. On choisira cette fois un dirigeant en interne." Le directeur général de la Bred, Olivier Klein, serait dans les starting-blocks. Il a le mérite d'être passé par les Caisses d'épargne, les Banques populaires et BPCE. Il a le soutien de barons en interne, mais deux opposants de taille : François Pérol et Didier Patault, patron de la Caisse d'épargne d'Île-de-France. Ce dernier "n'a pas envie de diriger BPCE, explique un proche. Il pense que le départ de Pérol ne serait pas une bonne chose". D'autres souhaitent éviter qu'une succession ne relance les querelles internes entre les deux réseaux. Une situation dont pourrait profiter le dirigeant de BPCE.

Sauf que au-delà de la bataille interne, François Pérol doit faire avec les régulateurs. Selon les règles de la Banque centrale européenne (BCE), la moindre condamnation rend impossible de conserver des responsabilités à la tête d'un établissement. Même si un appel est suspensif, François Pérol aurait du mal à se maintenir. D'autant que "la BCE ne donnera pas une réponse en droit, explique une source proche. Elle jugera le risque de réputation du groupe". "Son départ déstabiliserait plus BPCE que son maintien", milite un de ses soutiens. Et l'hypothèse d'un intérim en attendant un deuxième procès, évoqué par Le Monde il y a un mois, n'est soutenu ni par la Banque de France, ni par les administrateurs de BPCE

Notre point de vue:
Ce matin, poursuite du procès, long débat autour de la date à laquelle le nom de F Pérol aurait été évoqué.
Le juge a posé de très nombreuses questions sur la base, des documents du dossiers d'instruction.
F Pérol est resté très évasif, voire ne se souvenant plus de rien !

Étranges et inquiétants, ces trous de mémoire pour un patron d'un entreprise de 120 000 personnes.

Enfin, c'est peut-être pour ça que l'on n'a pas d'augmentation, il doit penser chaque année en avoir données l'année précédente.

28 juin 2015

CFTC BPCE Infos: Du rififi au comité d'établissement de Natixis


VERONIQUE CHOCRON / JOURNALISTE AU SERVICE FINANCE | LE 26/06 À 06:00

Deux récents rapports posent un diagnostic alarmant sur de nombreux dysfonctionnements
 dans la gestion des activités du comité d'établissement (CE) de Natixis. -

Un rapport d'inspection relève de nombreux dysfonctionnements dans la gestion du CE.
Le cabinet Technologia évoque en outre un climat de travail « fortement dégradé ».
Que se passe-t-il au sein du comité d'établissement (CE) de Natixis ? La structure, qui fait bénéficier 6.800 collaborateurs de la banque d'activités sociales et culturelles pour un budget de 11 millions d'euros, s'est enlisée ces dernières années dans une crise profonde. Deux récents rapports posent un diagnostic alarmant sur de nombreux dysfonctionnements dans la gestion des activités du CE et sur l'ambiance de travail au sein d'une équipe de 42 personnes (à fin 2013), en partie constituée de représentants du personnel élus par les salariés.
Le cabinet d'évaluation des risques professionnels Technologia pointe, dans un audit remis en janvier dernier, des « accusations graves » (vol et couverture de pratiques frauduleuses) et « des ressentis » de comportements violents (agressions verbales, menaces physiques, mises à l'écart), de propos sexistes et racistes. « Il convient de les prendre au sérieux puisqu'ils traversent l'ensemble du collectif de travail et reflètent un vécu au travail douloureux », note Technologia. S'en est suivie une baisse de la qualité de service du CE, qui« a conduit à une crispation des relations » avec les salariés de Natixis.
De fait, de nombreux manquements ont été relevés par l'Inspection générale de Natixis dans la gestion administrative des activités sociales et culturelles du CE. Selon un rapport remis en mars 2015, dont « Les Echos » ont pris connaissance, les comptes du CE et du CCE n'ont pas été publiés depuis 2010. D'où un défaut de communication auprès des élus du montant des réserves de ces deux entités qui s'élève à 7 millions d'euros (à fin 2013) pour une trésorerie de 5,5 millions d'euros. Par ailleurs, si des règlements intérieurs ont été mis en place en 2012 pour le CE et le CCE, ils « ne sont pas respectés et aucune sanction n'est prévue en cas de manquement à leurs dispositions », note l'Inspection. Celle-ci n'a pas pu vérifier l'exactitude de la base des bénéficiaires des prestations du CE. Le service comptable ne s'assure d'ailleurs pas que l'ensemble des prestations fait l'objet de règlements des salariés. Et par ailleurs, aucune procédure n'encadre la gestion des appels d'offres et des relations avec les fournisseurs.
Séparation des fonctions
Conclusion de Technologia : « Le mode de gouvernance du CE Natixis […] ne peut plus fonctionner. » Le cabinet note qu'il « serait préférable que les responsables d'activités [du CE, NDLR] acceptent de ne plus disposer de mandat de représentant du personnel ou syndical », de même qu' « un salarié d'une mairie ne peut pas être élu municipal dans la même commune ». Une séparation des fonctions politiques et administratives que l'Inspection générale de Natixis appelle aussi de ses voeux « afin de prévenir les risques de conflits d'intérêts ».
Dans ce contexte, la direction de Natixis avait créé en 2012 un poste de responsable administratif pour transformer l'organisation du travail au sein du CE. La responsable en question vient de jeter l'éponge. Alors que des élections professionnelles viennent de se tenir, les ressources humaines ont annoncé aux salariés du CE une réforme de l'organisation et de la gouvernance dans les prochaines semaines. 

Véronique Chocron, Les Echos

26 juin 2015

CFTC BPCE Sa, Infos: Procès BPCE : Claude Guéant met la défense de François Pérol à mal


 |  PAR MARTINE ORANGE
« C’est Nicolas Sarkozy qui a eu l’idée de nommer François Pérol. » Venu témoigner au troisième jour du procès, l’ancien secrétaire général de l’Élysée a raconté le rôle central de l’ancien chef de l’État dans le dossier de la fusion BPCE. Un récit du pouvoir élyséen bien éloigné de celui de François Pérol.
Entre les deux, cela n’a jamais vraiment été. Aussi lorsque Claude Guéant, cité comme témoin par les parties civiles, s’avance à la barre, jeudi en fin de matinée, François Pérol raidit insensiblement les épaules, même s’il ne veut rien en laisser paraître. Que va dire l’ancien secrétaire général de l’Élysée, aujourd’hui lâché par Nicolas Sarkozy ?

Invité par le président du tribunal à apporter un témoignage spontané, Claude Guéant, qui se présente maintenant avec plaisir comme avocat, commence par expliquer quel était le rôle d’un membre du secrétariat de l’Élysée, du temps de Nicolas Sarkozy. La description qu’il en fait est bien loin de celle qu’a donnée François Pérol depuis le début du procès, mais bien proche de celle que tous avaient perçue pendant ce quinquennat............
la suite de cet article est consultable sur abonnement sur: www.médiapart.fr
Le Journaliste , Laurent Mauduit a aussi rédigé un article relatant son témoignage de jeudi lors du procès de F Pérol.
Le Procès se poursuit lundi, Ph Malizia ( DS CFTC BPCE Sa) sera présent pour vous informer des avancées de celui-ci.


25 juin 2015

CFTC BPCE Sa: Procès F Pérol, le détail !!!!

Procès BPCE : la défense de François Pérol trébuche sur un «détail»
23 JUIN 2015 |  PAR MARTINE ORANGE
Poursuivi pour prise illégale d’intérêt, le président de la BPCE a tenté de convaincre le tribunal qu’il n’avait joué qu’un rôle minime comme secrétaire général adjoint de l’Élysée. Sa ligne de défense s’est brutalement écroulée au bout de dix heures d’audience lundi.
La confrontation durait depuis plus de dix heures. Debout, à la barre, François Pérol commençait à donner des signes évidents de fatigue. Mais il ne voulait rien céder, refusant toutes les propositions du président du tribunal de s’asseoir un instant ou de suspendre l’audience quelques minutes. Un bras de fer subtil s’était installé entre le président de la BPCE et celui de la 11e chambre du tribunal de grande instance, Peimane Ghaleh-Marzban. Et François Pérol n’entendait pas concéder le moindre point.
Connaissant le dossier sur le bout du doigt, le président du tribunal l’assaillait de questions sur chaque pièce, d’une manière courtoise mais intransigeante. Il voulait comprendre, avait-il expliqué en début d’audience, quelles étaient réellement les missions d’un secrétaire adjoint de l’Élysée. Quelle influence réelle ou supposée, François Pérol avait pu avoir sur le mariage entre les Caisses d’épargne et les Banques populaires avant d’en prendre la présidence, ce qui lui valait aujourd’hui d’être poursuivi pour prise illégale d’intérêts ? 
Il était plus de 20 heures. Et les questions continuaient. Le président du tribunal l’interrogeait sur une note qu’il avait rédigée le 20 octobre 2008 à destination du président de la République. Le secrétaire général adjoint de l’Élysée y détaillait longuement le plan de recapitalisation des banques, mis au point en urgence avec le Trésor, la Banque de France et les grandes banques françaises, dans la tourmente des semaines qui suivaient la chute de Lehman Brothers. « Êtes-vous d’accord avec ces propositions ? » avait écrit François Pérol, en gras. 

C’était bien la preuve, soutenaient le ministère public et les parties civiles dans leur accusation, que François Pérol avait une influence ou si ce n’est un pouvoir de décision sur les grandes orientations économiques du pays, qu’il était au cœur du réacteur du pouvoir politique. En face, François Pérol et ses conseillers soutenaient que sa question ne concernait qu’.............
L’article complet est en lecture sur abonnement sur médiapart.fr 

24 juin 2015

CFTC BPCE Sa Infos: La nomination de F Pérol à BPCE, une affaire privée !!!

Voici le Message adressé par F Pérol à l'ensemble des salariés du Groupe !!

Message de François Pérol

22/06/2015

Bonjour,

L’audience concernant les conditions de ma nomination à la direction de la CNCE et de la BFBP en 2009 débutera le 22 juin et durera 4 jours. Les séances étant publiques, elles seront couvertes par les médias. Vous en entendrez donc sûrement parler. Le point de droit concerne les conditions de ma nomination et non la gestion du Groupe depuis 2009. Il s’agit ainsi d’une affaire privée et que je gère comme telle. Pendant ces quatre jours, le fonctionnement du Groupe continue à être assuré efficacement par le directoire.

Je tenais à vous en informer personnellement.

Bien à vous,

François Pérol
Président du directoire du Groupe BPCE


Notre point de vue:


  • que la nomination de F Pérol, ne soit qu'une affaire privée ne peut pas nous convaincre
  • Si c'était le cas, nous nous étonnons du nombre de dirigeants assistant à son procès, de l'utilisation de la communication interne pour défendre ses intérêts  personnels et nous devrons enquêter sur le paiement de ses nombreux avocats !! 
    • Affaire privée ???

23 juin 2015

CFTC BPCE SA, Infos: Retraites complémentaires : les négociations patinent

LE MONDE |  |

Ils continuent de dialoguer malgré la profondeur de leurs divergences. Lundi 22 juin, le patronat et les syndicats devaient à nouveau se rencontrer au sujet de l’avenir des retraites complémentaires des cadres (Agirc) et des non-cadres (Arrco). C’est la cinquième fois que les partenaires sociaux échangent, dans le cadre de négociations ouvertes début février, pour trouver des solutions susceptibles de redresser les comptes des deux régimes. La perspective d’un accord, à l’issue de cette séance de discussions, semblait très improbable. Bien qu’il ait amendé sa copie depuis la précédente réunion, le Medef défend une batterie de mesures dont certaines sont perçues comme des « provocations » par les organisations de salariés.
Les enjeux sont loin d’être négligeables. L’Agirc « compte aujourd’hui pour 57 % dans la [pension] d’un cadre » et l’Arrco pour 31 % dans celle d’un salarié non cadre, comme le rappelle François Charpentier dans son livre Retraites complémentaires (Economica, 2014). Or les deux dispositifs sont dans le rouge depuis plusieurs années : en 2014, le déficit de l’Agirc a atteint 1,98 milliard d’euros et celui de l’Arrco 1,15 milliard (contre respectivement 1,24 milliard d’euros et 405 millions d’euros, en 2013). Les réserves accumulées par les deux régimes ont été mises à contribution afin de combler les trous mais elles pourraient s’assécher si aucune décision n’était prise.

Mécanisme dégressif

Pour résoudre ces difficultés, le Medef a formulé plusieurs propositions dont l’une suscite l’hostilité des centrales syndicales. Elle vise à inciter les salariés « à décaler l’âge effectif de départ à la retraite » en instaurant des « abattements temporaires et dégressifs ». Ainsi, ceux qui partent à 62 ans verraient leur pension complémentaire amputée de 30 % la première année, de 20 % la deuxième, de 10 % la troisième, avant de recouvrer la plénitude de leurs droits à 65 ans.
Lors de la précédente séance de discussions, le 27 mai, les solutions avancées par le Medef allaient encore plus loin : la décote était de 40 % la première année et le mécanisme, là aussi dégressif, s’appliquait jusqu’à 66 ans inclus. Devant la presse, le chef de la délégation patronale, Claude Tendil, avait justifié ces mesures en expliquant que« jouer sur le levier de l’âge » de départ à la retraite constitue « une nécessité ». Ce paramètre, dans de nombreux pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), se situe entre 65 et 70 ans, avait-il plaidé, en ajoutant que l’espérance de vie des hommes, en France, a progressé de huit ans entre 1981 et 2011. Il ne s’agit pas de « changer la loi » ou d’infliger une « punition », s’était-il défendu, mais de faire face à de gros besoins de financement.
Même si la potion préparée par le patronat est, cette fois-ci, moins amère, les syndicats la rejettent en bloc. « On ne peut pas signer un tel texte en l’état, affirme Jean-Louis Malys, l’un des négociateurs de la CFDT. Il cherche à faire en sorte que les salariés ne partent plus à 62 ans. Cela revient à durcir ou à contourner les lois qui ont été promulguées en 2010 et en 2014. » Sans que le Parlement ait eu son mot à dire. « Les organisations d’employeurs veulent envoyer aux politiques un message qui consiste à leur dire : “Remontez l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans” », renchérit Philippe Pihet (Force ouvrière).

« Perte de compétitivité »

Les représentants des salariés sont d’autant plus exaspérés que le patronat veut « des économies portées par les salariés et par les retraités sans mettre un sou sur la table », selon la formule d’Eric Aubin (CGT). Le document transmis, le 19 juin, par le Medef aux syndicats indique, en effet, que « la période n’est pas favorable à une augmentation des cotisations » du fait « du poids des charges pesant sur les actifs et sur les entreprises » et « de la perte de compétitivité de notre économie ».
Un argumentaire irrecevable aux yeux des syndicats : des efforts, mesurés, peuvent aussi être demandés aux entreprises, disent-ils. « Elles ont touché 110 milliards d’euros d’aides publiques en 2015 et en percevront 135 en 2017, lance M. Pihet. Leurs taux de marge remontent, ce dont je me réjouis. Mais il serait temps de partager les fruits de la croissance. »
Pour le moment, les protagonistes campent sur leurs positions. Une nouvelle séance de discussions devrait se tenir soit avant, soit après les vacances d’été. Selon M. Tendil, la date butoir pour conclure est « la fin de l’année ». M. Pihet, lui, pense même que, « techniquement », les négociations peuvent courir jusqu’à la fin de l’hiver, puisque « les paramètres doivent être fixés à partir d’avril 2016 ». Quel que soit le délai dont ils disposent, les partenaires sociaux ont un long chemin à parcourir avant de rapprocher leurs points de vue.

22 juin 2015

CFTC BPCE Sa: Agenda de la Semaine du 22 au 26/6

La Section CFTC de BPCE Sa, vous souhaite une bonne semaine.
Au programmme:

Lundi: 
  • Début du procès en correctionnelle de F Pèrol au Palais de Justice de Paris.
    • Ph Malizia ( DS CFTC) a assisté pour vous à cette première matinée.
    •  Article des échos publié en début d'AM.

  • CHSCT 



Jeudi/ Vendredi:


  • Comité d'Entreprise BPCE Sa.


  1. Approbation du procès-verbal de la réunion du 28 mai 2015


  1. Egalité professionnelle 
    1. Information consultation sur le rapport annuel 2014 relatif à la situation comparée H/F et suivi de l’accord collectif sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes au sein de BPCE
    2. rapport de la Commission égalité professionnelle
    3. débats et recueil d’avis


  1. Information consultation sur le bilan formation professionnelle 2014 


  1. Projet de transformation de la DITG 
a.       Recueil de l’avis du Comité d’entreprise sur la nouvelle organisation Infogérance DITG
b.      Recueil de l’avis du Comité d’entreprise sur l’adaptation d’organisation de l’Architecture & Stratégie Groupe


  1. Information consultation sur le projet de réorganisation de la direction de l’Inspection Générale Groupe 


  1. Information consultation sur le projet de réorganisation de la direction des Risques Groupe 



  1. Information consultation sur le projet d’accord collectif relatif au supplément d’intéressement au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2014 


  1. Compte rendu du Conseil de Surveillance du 19 juin 2015


  1. Présentation de l’activité et des comptes de l’association sportive BPCE, au titre de l’année 2014


  1. Projet de dénonciation de la convention tripartite liant Ecureuil Crédit et sa DUP au CE BPCE pour l’accès aux activités sociales et culturelles



PROLONGATION DE LA REUNION LE 26/6/15


  1. Examen annuel des comptes 2014 
    1. Présentation du volet  économique et financier du rapport du cabinet IPSO-FACTO
    2. rapport de la Commission économique
    3. débats et recueil d’avis


  1. Information consultation sur l’utilisation par BPCE du CICE
-          Bilan 2014 de l’utilisation du CICE
-          Montant 2015 et projet d’affectation



  1. Points divers 
Jeudi:
  • Commission Paritaire Nationale pour l'emploi.

ORDRE DU JOUR

  1. Approbation des relevés de positions des CPNE du 18 novembre 2014 et du 30 mars 2015 



  1. Présentation du rapport Emploi et du rapport Sénior 2014



  1. Compte Personnel de Formation: point de situation 



  1. OPCABAIA : bilan d’activités 2014 et point exercice 2015




  1. Questions et informations diverses


Du 23 au 26: Congrès du Syndicat CFTC Banque Populaire, dont dépend la section CFTC BPCE Sa.
  • Représentants BPCE Sa: I Place, Ph Malizia
Notre point de vue:

Malgré un vague accord de la Direction en NAO, de négociation d'un accord de droit syndical, nous rappelons qu'il n'existe toujours aucun accord local de  droit syndical à BPCE Sa.
  • Accord et syndical, ce ne sont pas les trucs de F Pérol, faut le savoir !  nous ont a compris depuis un moment, mais on insiste ( nous on est comme ça !)