11 mai 2015

CFTC BPCE Sa: Restructurations bancaires dans les DOM, tensions aux Antilles


RESTRUCTURATION
Banques : le projet de la colère

Un mouvement de grève illimitée contre la restructuration de la BNP Paribas est annoncé dans les banques où le SMBEF est majoritaire. BFC, Bred, SGBA, BDAF, BNP, Crédit Mutuel, Somafi, Crédit Moderne resteront rideaux baissés mardi.
C'est une annonce qui ravive un douloureux souvenir, celui du conflit de 55 jours de 1995. Le SMBEF, syndicat majoritaire dans les banques et établissements financiers, a fait savoir que les établissements seraient fermés mardi prochain à l'occasion d'une grève illimitée. 
Le mouvement vise à protester contre le plan de restructuration de la BNP Paribas Martinique qui prévoit la délocalisation de plusieurs postes dans l'Hexagone et une fusion avec les antennes de Guadeloupe et Guyane. Des opérations de fusion qui se multiplient. BNP Paribas Martinique se retrouvera dans un même giron avec la Guadeloupe et la Guyane.
 On évoque également l'absorption de la BDAF par la Caisse d'Épargne PACA. La BFC disparaît, elle, et passe sous enseigne LCL, la Somafi reprend Soguafi de Guadeloupe, le Crédit maritime local intègre la Bred. Le SMBEF n'y verrait aucun inconvénient si ces opérations ne s'accompagnaient pas de suppressions d'emplois. Dans le droit fil de la restructuration, à la BNP Paribas, 55 sont amenés à disparaître à la Martinique, 72 en Guadeloupe, 27 en Guyane (et 67 à la Réunion). Soit plus de 150 sur les 500 employés des Antilles-Guyane. Et les postes seront délocalisés à Mérignac. « Des services partent en fumée (crédit, opérations de virement, de prélèvement), et ils sont recréés à dans la région de Bordeaux où ils créent un service spécial pour les Dom-TOM avec des emplois à l'identique » , précise Alex Saint-Zéby, le délégué syndical de BNP Paribas Martinique. Le secrétaire général Rodrigue Cellamen pointe les dirigeants des banques, « Ils se servent du prétexte de la loi Lurel pour dire que les services bancaires sont trop chers, qu'ils auront moins d'argent dans les banques et qu'il faudra restructurer pour pouvoir délocaliser, supprimer nos emplois et les envoyer en métropole » .

SE PRÉPARER À FAIRE FACE

Le leader du SMBEF condamne les banques et elles sont accusées de publier des résultats « artificiels » empêchant la visibilité de leur santé financière. « Dans les frais généraux, elles paient aux banques mères des frais en tous genres. Pour l'informatique, elles paient des frais d'assistance informatique se chiffrant en millions d'euros. Pour le droit, elles paient des frais d'assistance juridique qui se paient en millions d'euros. Ces frais-là partent dans différentes filières du groupe situées à Londres, au Maroc » . Et d'expliquer que tout cet argent sort des résultats des banques. Au final, on se retrouve avec un résultat en positif ou en négatif en fonction de « ce qu'ils auront décidé de faire » . Elles font aussi payer des redevances sur tous les produits qu'elles mettent en place dans leurs filiales domiennes. « Tout cela est légal, mais tout cela permet de traficoter le bilan et les résultats de la banque. »

Le SMBEF fait appel à la conscience des élus et de la population et les incite à savoir et comprendre ce qui se passe dans nos banques au moment où l'on s'efforce à faire des jeunes revenir travailler dans leur pays. Et ses responsables demandent de se préparer à faire face aux désagréments que leur mouvement va occasionner. Les sociétaires n'auront recours qu'aux guichets des agences bancaires (GAB).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire