13 mai 2014

BPCE Sa : Revue des actifs bancaires : la BCE met les acteurs français sous pression

Par Anne Drif et Veronique Chocron | 13/05 | 06:00


Certains établissements accusent du retard et des erreurs de données sur leurs portefeuilles de crédit.

Des écarts qui irritent le régulateur européen et suscitent une tension sociale extrême, en particulier chez BPCE.


Dans le cadre de la revue européenne des actifs (AQR), la BCE durcit le ton face aux banques françaises, qui ont pris un certain retard dans la vérification du provisionnement de leurs créances. 
Etat de tension maximal pour les banques françaises, dans le cadre de la revue européenne des actifs (AQR), ce test orchestré par la BCE pour vérifier que les créances des établissements sont suffisamment provisionnées. Symptôme révélateur : une rumeur interne, relayée par la presse, a fait état d'un appel en personne de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), à François Pérol, le président du directoire de BPCE, pour se plaindre des lenteurs de la banque mutualiste à rendre compte de la revue de ses actifs.
Un appel catégoriquement démenti par la banque. Interrogée, celle-ci reconnaît en revanche un « retard » dans la transmission de certaines données à la BCE, ainsi que des « erreurs dans certains documents ». Face à la nécessité impérieuse de faire ses preuves aux yeux de la BCE, le nouveau régulateur européen, la banque « s'est lancée dans une mobilisation forcenée des équipes des risques, des finances ou de l'inspection générale », raconte une source interne. Au point que trois organisations syndicales  ( CFTC,SNB, CFTC) ont fait appel à l'Inspection du travail, qui s'est rendue le 30 avril chez BPCE.

Crédibilité en jeu

Selon plusieurs sources, la banque mutualiste ne serait pas un cas isolé : un autre établissement de la place accuserait du retard. Si ces délais passaient autrefois auprès du régulateur national, les instances européennes, qui jouent leur crédibilité sur cette épreuve de vérité, les jugent aujourd'hui inacceptables. « Les banques rencontrent des problèmes car les AQR imposent une nomenclature nouvelle qui nécessite de lourds retraitements informatiques. Or la France dispose des plus grands établissements européens et ne peut pas se permettre de donner le mauvais exemple », explique une source proche du dossier. « Toutes les banques sont en "code orange" », affirme d'ailleurs un responsable qui travaille sur l'exercice européen. « Le fait qu'une banque ne soit pas capable de fournir les données dans les délais impartis donne un a priori défavorable aux autorités de régulation sur sa capacité à suivre ses risques au plus près, indique une source. D'autant plus si la qualité des données n'est pas parfaite dès le départ et doit être appréciée à plusieurs reprises. »
Les exigences des superviseurs seraient allées en se durcissant. « Cela pose un problème dans des groupes mutualistes notamment. La BCE demande 250 données avec un historique de 5 à 7 ans. Or dans ces groupes, la délégation de crédit dépendaient du local », poursuit ce responsable. BPCE aurait notamment rencontré des difficultés dans le rapport de données sur ses crédits entreprises, ainsi que certains crédits aux particuliers, explique une source en interne. La banque assure néanmoins que ces difficultés n'auront pas de répercussions financières sur sa manière de comptabiliser les risques liés à ses crédits.
Les échos .fr
Comme nous le signalions dernièrement, ce sont effectivement les syndicats minoritaires qui ont décidé du lancement de cette opération, chacun ses priorités !!

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