8 octobre 2012

François Pérol en ballotage défavorable


Les Caisses d’épargne et les Banques populaires ont refusé de renouveler son mandat. Deux mois de négociation politiques commencent.
En politique, le passage en force réussit rarement. Malgré ses deux années passées à l’Élysée, en tant que secrétaire général adjoint, François Pérol n’a pas retenu ce principe de base. Le président de Banque populaire-Caisse d’épargne (BPCE) a échoué dans son "blitzkrieg" visant à renouveler son mandat avant son terme, en mai prochain. Mercredi dernier, le conseil de surveillance du groupe ne s’est pas prononcé sur sa réélection. Et pour cause, selon plusieurs sources internes, la mise au vote a été retirée de l’ordre du jour quelques jours avant. François Pérol testait depuis plusieurs jours les administrateurs susceptibles de le prolonger à la tête de la deuxième banque française.
Son adversaire Klein attend son heure
Il avait entamé sa campagne interne mi-septembre, lors des universités d’été du groupe. Tout s’est joué en fin de semaine dernière lorsqu’il a réalisé avant le conseil qu’il était "mis en minorité", expliquent plusieurs sources. Pour être réélu, le président de BPCE devait recueillir deux tiers des voix des 18 administrateurs. Trop heureux de cette occasion de prendre l’avantage, les sept représentants des Caisses d’épargne, rejoints par quelques-uns des Banques populaires, lui ont assuré qu’ils ne voteraient pas sa reconduction dès maintenant. Afin d’éviter cet affront fatal, il a fait marche arrière. "C’est très étonnant, il a sous-estimé le rapport de force avec les barons locaux", explique un proche du groupe.
Les patrons des Caisses d’épargne et des Banques populaires se sont ensuite unis pour faire pression sur leur président. S’il veut être réélu avant le terme de son mandat, il devra donner plus de pouvoir aux banques locales ce à quoi il se refuse depuis plus de trois ans. Tous se sont engagés à trouver un accord d’ici à fin novembre. "Le temps joue contre lui", remarque un cadre. François Pérol redoute toujours une mise en examen après l’enquête judiciaire sur sa nomination en 2009. En coulisses, son adversaire Olivier Klein, favorable à une "décentralisation", attend son heure. L’ancien numéro deux de BPCE vient de prendre la tête de la Bred mais se rêve déjà en outsider

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